Broken Nature

Patricia Lunghi
7. Juli 2019
Julia Lohmann, « Oki Naganode », 2013 (photo : Gianluca Di Ioia © La Triennale di Milano)

La XXII édition de la Triennale de Milan s’est posée l’ambitieux défi de passer en revue l’état du monde actuel.  Pour ce sujet brûlant d’actualité au titre éloquent « Broken Nature », la grande exposition au Palais de la Triennale déploie jusqu’au 1er septembre plus de 100 projets tous domaines confondus. Une très grande richesse et variété d’objets, de recherches, de photographies qui traitent des questions du changement climatique,  de la migration, de l’intelligence artificielle, des questions de genre, d’économie et politique, de justice sociale. Cet impressionnant panorama transdisciplinaire entend donner une vision globale de la situation de notre planète en explorant la relation de l’humain à son environnement naturel, social et culturel du point de vue du design. L’exposition interpelle profondément le visiteur dont elle exige une grande attention et concentration ; il faut compter plusieurs heures pour regarder les projets, lire et comprendre les fiches explicatives. Il y a quelque chose à la fois de captivant et de déroutant dans ce voyage initiatique qui ne veut être ni désespéré ni catastrophique. Cependant des projets d’une grande beauté esthétique peuvent cacher une réalité tragique comme « Plastiglomerate » (Jazvac, Corcoran & Moore), ces sublimes objets trouvés ou fossiles du futur sont composés d’agglomérats de sable et de déchets plastiques provoqués par les incendies qui ravagent les plages des Iles Hawaii. 

Giorgia Lupi, Gabriele Rossi, Nicola Guidoboni, Giovanni Magni, Lorenzo Macchionni, Andrea Titton, Alessandro Zotta, « The Room of Chang », 2019 (photo : Gianluca Di Ioia © La Triennale di Milano)

Si le titre suggère que la nature est abîmée au-delà de toute possibilité de réparation, il reste une lueur d’espoir. C’est là que le design entre en scène. « Broken Nature » a été mené par Paola Antonelli, la curatrice du département de design et architecture au MOMA de New Yorksouligne le concept de restorative design qui « met en lumière des projets qui reconsidèrent la relation entre l’être humain et son environnement, ce qui inclut à la fois l’écosystème naturel et social. L’ambition est de montrer la capacité du design à nous mener vers un sentiment constructif d’endettement et de respect envers la nature. Broken Nature entend promouvoir l’importance des pratiques créatives à développer de nouveaux systèmes, objets et concepts pour sauver et réparer ce qui peut l’être encore. »

Pour ceux qui auront raté l’exposition, une riche publication constitue un outil à la fois complémentaire et autonome. Les projets illustrés sont étoffés par des textes très intéressants signés par d’éminentes personnalités dont Paola Antonelli elle-même.

Jusqu’au 1er septembre
Triennale de Milan
Brokennature.org

Anthony Dunne, Fiona Raby, « Designs for an Overpopulated Planet », 2009 (photo : Gianluca Di Ioia © La Triennale di Milano)

Vorgestelltes Projekt

Nau2

Arealüberbauung RB Lägern-Baregg

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