Villa CFF

Joanie Goulet
21. 3月 2019
Photo : Leopold Banchini

L’an dernier, des amis charpentiers m’ont parlé de la «Villa CFF» sur laquelle ils travaillaient, une construction spéciale que je devais venir visiter. Ils m’ont décrit un espace de travail pour un contrôleur de train CFF. Malgré le nom du projet apparaissant sur les plans, ils se sont faits à l’idée qu’il ne s’agissait pas d’une villa car le volume était complètement ouvert et donc difficilement habitable. Quand je suis arrivée sur le chantier la première fois, j’ai vite compris que cette construction n’était pas dédiée au travail des CFF, mais bien à l’habitation d’un particulier au bon goût. 

Cette villa impressionne à plusieurs égards. Elle surprend par sa légèreté et inspire au calme malgré son contexte hétéroclite. Le terrain de 650 mètres carrés qu’elle occupe était depuis longtemps laissé en friche. Selon Leopold Banchini, l’architecte du projet, ce terrain en pente près des rails n’a pas trouvé preneur plus tôt car il faisait sûrement peur aux promoteurs et constructeurs. L’architecte, qui connait la rareté des terrains disponibles sur Genève, a vu le potentiel du site et l’a acheté. Il y a développé un projet de villa au plan carré, à la trame précise et au coût minimal. Une construction en bois sur pilotis de bois s’est présentée comme la solution pour garder les coûts de construction le plus bas possible sur ce terrain en talus. Les pilotis et les façades sont en mélèze recouvert d’une lasure noire. Les murs ont été préfabriqués en atelier. La face intérieure de ceux-ci est recouverte de panneaux OSB qui ont été laissés bruts, recouverts seulement d’une couche de peinture. L’entrée au rez-de-chaussée occupe deux trames carrés entièrement vitrées. On accède ensuite à l’étage situé au-dessus des 25 pilotis par un étroit escalier hélicoïdal en métal thermolaqué blanc. Un grand espace ouvert et lumineux avec une chape brute nous y accueille, d’où on arrive même à y voir le jet d’eau par temps clair. 

Une belle lumière naturelle pénètre la villa. Photo : Dylan Perrenoud
Cuisine avec vue sur les toits de la zone industrielle de Carouge. Photo : Dylan Perrenoud

En fin de chantier, un acheteur s’est présenté. Les nouveaux occupants, un paysagiste et un professeur à l’université de Genève se sont appropriés les espaces qui leur étaient naturellement dédiés. Dans les deux volumes ouverts sur l’extérieur à l’étage, deux élégants jardins en pots y ont été aménagés. Le professeur quant à lui collectionne les ossements préhistoriques et son immense colonne de diplodocus datant d’il y a 210 millions d’années a pris place sur le grand mur en OSB. Brut, naturel et poétique. 

A l’entrée, au rez-de-chaussée. Photo : Dylan Perrenoud
Photo : Dylan Perrenoud
Photo : Dylan Perrenoud
Plan du rez-de-chaussée
Plan du 1er étage
Coupe et élévations. 

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