Du bois fribourgeois pour la police fribourgeoise

Joanie Goulet
26. junho 2018
Bild: Roger Frei

Trop souvent, on construit en bois avec une bonne conscience environnementale alors que souvent, le bois provient de distances considérables, de l’Europe, de la Scandinavie, parfois de la Sibérie. Certes la concurrence étrangère est féroce mais quand on pense que le tiers de la Suisse est recouvert de forêts, la filière bois indigène mérite d’être reconsidérée. Sur le canton Fribourg, où les entreprises de charpentes sont partout, l’utilisation du bois indigène pour les grands projets n’est malheureusement plus courante.
 
Depuis 2014, une directive du Conseil d’Etat fribourgeois invite au changement. Cette initiative politique vise à favoriser l’utilisation du bois dans les constructions publiques cantonales et les constructions scolaires subventionnées par l’Etat. Dans le cadre du concours pour le bâtiment administratif de la police cantonale, l’Etat est même allé plus loin en fournissant son propre bois issu de ses forêts.

Dès le début du processus de planification, le projet a représenté un défi majeur, autant pour deillon delley architectes, lauréat du concours, que pour les bûcherons et les scieries. Plus de 2000 mètres cubes de bois étaient nécessaires pour ériger la structure du bâtiment. Les architectes ont honorablement privilégié le bois massif et plusieurs acteurs répartis sur le territoire cantonal se sont partagé la grande tâche de la sélection, de l’abattage et du sciage. Des longueurs de bois massifs de 7,5 m devaient être équarries pour les plus grandes pièces. Les bûcherons qui n’ont pas l’habitude de faire du sur mesure en forêt ont du adapter leur pratique. Après quatre ans de préparation et de chantier, le bâtiment est aujourd’hui terminé et il fait la fierté de la filière bois. Il est en lice pour le prix Lignum 2018 et porte gracieusement le label certificat d’origine bois suisse.

Inspiration ou tendance, d’autres projets sur le canton de Fribourg ont récemment été réalisés en bois local. Parmi eux, l’école primaire de Vaulruz par Widmann architectes et l’école primaire d’Ursy par Ruffieux Chehab. A l’instar du bâtiment administratif de la police cantonale où le bois des forêts de l’Etat a été utilisé, pour ces deux projets scolaires, les forêts communales ont été mises à disposition. Avec les pressions démographiques que connaissent certaines communes du canton et les aspirations au développement durable, ce type de construction devient de plus en plus fréquent. D’autres projets comparables sont ainsi en cours de réalisation comme l’école de Charmey par rbch architectes. En somme, malgré des normes de protection incendie strictes et de la loi sur les marchés publics, des structures en bois sont possibles, tout en favorisant l’économie locale.

Bild: Melanie Rouiller
Bild: Melanie Rouiller

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